L’ES Thaon n’a plus de temps à perdre

Toujours englué en bas de tableau, l’ES Thaon s’apprête à disputer un match important ce samedi face à Pontarlier. Actuellement avant-dernier avec cinq points de retard sur le premier non-relégable, le club vosgien doit impérativement redresser la barre s’il veut éviter la relégation en R1. Dans un championnat extrêmement disputé, où quatre équipes descendront en fin de saison, chaque point compte. Malgré une série de huit matchs sans victoire, dont cinq nuls, l’équipe reste soudée. Sous la houlette de Romain Chouleur, un entraîneur qui connaît parfaitement son groupe, Thaon veut s’appuyer sur sa solidité collective et son vécu commun pour aller chercher un maintien qui s’annonce ardu. Wilfried Rother, capitaine et cadre du vestiaire, apporte son expérience à un groupe qui se connaît bien. Passé par les meilleurs clubs de notre département et ayant côtoyé le monde professionnel à Troyes, il incarne cette volonté de ne rien lâcher et de croire encore au sursaut. Avant la réception de Pontarlier demain soir, il dresse un constat lucide sur la situation de son équipe.
Un revers frustrant chez le leader mais des signes encourageants
Le week-end dernier, l’ES Thaon s’est déplacé sur la pelouse du leader, le Racing Besançon, avec la ferme intention de resserrer les rangs pour retrouver une assise solide après plusieurs matchs où l’équipe avait montré des signes de fragilité défensive. Pendant 80 minutes, les Vosgiens ont tenu bon avant de céder sur un penalty discutable. Une défaite qui laisse un goût amer mais qui témoigne aussi de progrès.
« On y allait pour se rassurer défensivement, car on avait encaissé pas mal de buts dernièrement. On voulait aussi retrouver un état d’esprit conquérant. Ce n’est pas qu’on l’avait perdu, mais on craquait mentalement sur trop de matchs. Contre Besançon, on a retrouvé le vrai Thaon. Offensivement, c’est vrai que c’était pauvre, mais défensivement, on n’a rien concédé jusqu’au penalty. Un penalty assez litigieux en plus… C’est rageant de perdre là-dessus. Mais ça fait partie de la réussite des équipes en haut de tableau : tout leur sourit, alors que nous, en bas, on a l’impression d’avoir tous les faits de jeu contraires. » regrette Wilfried Rother.
Cette solidité retrouvée doit désormais se traduire en résultats. Car si les matchs nuls permettent de limiter la casse, ils ne font pas avancer au classement. L’ES Thaon n’a plus gagné depuis plus de trois mois, la dernière victoire remontant au derby contre Raon-l’Étape. Avec huit matchs nuls en dix-huit journées, le club est le roi du partage des points, mais cette tendance devient un frein au maintien. Le capitaine tente d’expliquer cette série difficile : « Déjà, la première chose, c’est qu’il y a de belles équipes en face de nous. On voit que depuis deux ans, le championnat est de plus en plus relevé et serré. Maintenant, pour parler de nous, comme je le disais, on a plein de faits de jeu contraires cette année… Avant, on disait “Thaon s’en sort toujours” avec un peu de réussite, mais cette saison, ce n’est pas le cas. On est trop friables défensivement, on a encaissé trop de buts. C’était pourtant notre force ces dernières années. » L’enchaînement des blessures et suspensions a aussi pesé sur la dynamique du groupe. Un élément qui n’excuse pas tout, mais qui complique forcément la tâche.
« On a aussi des blessures et des suspensions qui s’enchaînent. Ça fait partie d’une saison, mais on a l’impression que tout est contre nous. Ce n’est pas une excuse, on est les premiers fautifs, mais on n’est pas aidés par ces coups du sort. Par rapport au week-end dernier, on récupère Matt Condi, mais on va sûrement perdre Loris Petitpain pour plusieurs semaines. Il y a aussi ces matchs nuls… Les saisons précédentes, on arrivait à les transformer en victoires, mais cette année, on n’arrive pas à les faire basculer en notre faveur. » Malgré ces obstacles, le groupe reste soudé et déterminé. L’état d’esprit est intact, un élément sur lequel l’équipe devra s’appuyer pour inverser la tendance.

Un parcours en Coupe de France qui prouve la valeur du groupe
Si la saison en championnat est difficile, l’ES Thaon a une nouvelle fois prouvé sa capacité à briller en Coupe de France. Avec trois qualifications en 16es de finale sur les quatre dernières saisons, le club montre qu’il est capable de rivaliser avec des adversaires de haut niveau. « La Coupe de France nous apporte cette fraîcheur, elle tire tout le monde vers le haut. » explique Wilfried Rother. Un beau parcours qui témoigne des qualités de l’effectif et de sa capacité à se sublimer dans les grands rendez-vous. Il ne reste plus qu’à transposer cette énergie en championnat, et pourquoi pas dès demain, face à Pontarlier. Les partenaires de Diego Alves accueillent une formation solide, actuellement 4e du championnat. Bien que les Francs-Comtois restent sur une lourde défaite (6-1 contre Colmar), ils restent dangereux et ambitieux. « Colmar, pour les avoir joués il y a deux semaines, c’est une grosse équipe avec un gros budget et une histoire dans les divisions supérieures. Ils viennent de descendre. Pour ce qui est de Pontarlier, qui est arrivé dans notre poule cette saison, il nous avait posé énormément de problèmes à l’aller. On avait été dominés tout le match, on avait fait 0-0, mais c’était tiré par les cheveux. Ils jouent bien, sont constamment en mouvement et ont une belle cohésion. Ils sont 4e, ce n’est pas un hasard. » prévient Wilfried Rother.
Face à un tel adversaire, la tâche s’annonce ardue. Mais à ce stade de la saison, sur son terrain, Thaon n’a plus vraiment d’alternative : il faut gagner. « De toute façon, tous les matchs seront compliqués jusqu’à la fin. Mais là, l’urgence est là depuis un petit moment. Il devient primordial de prendre trois points samedi pour ne pas voir l’écart avec le premier non-relégable se creuser et, pourquoi pas, recoller. On sait qu’ensuite, on va affronter des équipes qui jouent aussi le maintien, comme Sarre-Union, Belfort, Metz, Raon ou le FCOSK. Ce seront des matchs au couteau, sur lesquels on n’aura vraiment plus le droit à l’erreur. »
L’ES Thaon se lance dans une véritable opération maintien. Il reste huit matchs pour tout donner et éviter la descente. C’est long et court à la fois. La cohésion du groupe, l’expérience de certains cadres comme Wilfried Rother et la détermination collective seront les clés pour espérer un dénouement heureux. La première étape de cette mission commando commence ce samedi face à Pontarlier.
