Graphothérapie : soigner son écriture pour la rendre plus lisible, c’est possible !

Le petit dernier peine à faire des lignes d’écriture lisibles malgré sa bonne volonté ? Le plus grand se voit sanctionné en raison de copies raturées ? Il y aurait peut-être matière à consulter un graphothérapeute. C’est une discipline méconnue à laquelle pourtant, les raisons de recourir sont nombreuses ! Rencontre avec Sophie Tousch, graphothérapeute à Épinal.

Pourquoi avoir recours à la graphothérapie ?
Quiconque, quel que soit son âge, peut prétendre à une rééducation de l’écriture ! Mais parce que les enfants écrivent bien plus que nous à la main, ce sont surtout eux que je reçois. Si l’acquisition d’une écriture fluide peut prendre du temps, il existe des
« points d’alerte » évocateurs de dysgraphie, comme : des productions illisibles : des cahiers raturés, une écriture saccadée (les lettres ne s’enchaînent pas de façon fluide). Cela peut être aussi une lenteur dans la prise de note avec des phrases manquantes dans les cours sur cahier, ou des douleurs dans les doigts ou dans l’avant-bras.. Or le geste d’écriture ne devrait jamais être douloureux ! De même, on peut facilement faire la distinction entre un « manque d’application » éventuel de l’enfant à un instant T et un trouble plus ancré, simplement en comparant ses copies ! Si l’écriture est systématiquement illisible, c’est que la dysgraphie est réelle. Et qu’une rééducation serait nécessaire…
En quoi consiste cette rééducation ?
Les enjeux sont les mêmes que dans toute rééducation : il faut compléter les séances par du travail personnel… C’est pourquoi les échanges avec les parents et les enseignants sont cruciaux, pour qu’ils veillent à ce que les activités soient faites à la maison et appliquées en classe. D’où la difficulté de présumer du nombre de séances nécessaires pour atteindre un résultat souhaitable. Le cerveau doit se débarrasser d’une mauvaise habitude prise : cela nécessite un peu plus d’énergie au départ, comme n’importe quel entraînement physique d’ailleurs. Mais à la longue, les résultats sont là, ils sont concrets.
En quoi consistent les séances ?
Le bilan dure 1 h 30 (test de pression, dissociation des doigts, test de lecture et, surtout, je fais faire une dictée pour analyser l’écriture suivant les critères des échelles de notations. Ensuite, les séances de 45 minutes de rééducation, c’est du sur-mesure. Ça peut aller du jeu de pince et aux perles pour travailler la position des doigts sur le stylo, aux magnets dinosaures pour travailler le placement de la main sous la ligne d’écriture… À chaque séance de nouvelles notions sont abordées. Le travail sur les mots se fait à la fin. Et lors de la dernière séance, je fais réécrire la dictée du bilan initial à l’enfant. C’est toujours un grand moment de joie et de fierté pour eux (et j’avoue, pour moi aussi) !
Sophie TOUSCH, Graphothérapeute
Maison Vert Demain
6 rue des Corvées à Épinal
www.facebook.com/Graphotherapeute88
Tél. 07 68 73 70 16
Ne pas confondre
Dysorthographie : un trouble spécifique de l’apprentissage de l’orthographe qui fait suite à la dyslexie et se manifeste par des difficultés à transcrire des mots qui se prononcent pareillement mais s’écrivent différemment, des confusions de genre et de nombre et des erreurs de syntaxe.
Dyspraxie : un trouble de la motricité. S’il est concomitant à une dysgraphie, c’est la dyspraxie qu’il faut traiter prioritairement.
La graphothérapie et la graphologie, qui réside dans l’observation et l’interprétation d’une écriture manuscrite visant à établir le portrait psychologique de son scripteur (spécialité liée à la psychologie ou à l’expertise médico-judiciaire).
Retrouvez toute l’actualité de la rentrée en retrouvant nos articles sur ce lien : #rentrée2023