Les Indes Galantes : un pari fou pour un moment de rêve à la Rotonde de Thaon-les-Vosges !

1er avril 2022

« L’idée d’adapter Les Indes Galantes, l’opéra de Jean-Philippe Rameau, a germé un soir après un concert du Chœur des Abbesses (Remiremont) dirigé par ma sœur Dominique, quand nous avons commencé à penser la suite du programme des Petites Fugues d’Épinal. Nous sommes partis d’une idée : prendre des jeunes et des moins jeunes de tous horizons pour les transformer d’un coup de baguette magique en professionnels du spectacle. Le 28 juin 2023, ils monteront sur scène, sans peur, avec l’aisance qui va donner à notre vision des Indes Galantes son cachet professionnel et son quota de rêve ».

Mai 2022

« Dès le départ, j’ai voulu mettre en avant les forces vives du territoire vosgien. Nous voulions trouver un maximum d’acteurs locaux pour le projet, et dans tous les métiers de la scène. Nous avons rencontré Corinne Schizzaroto, directrice du conservatoire Gautier d’Épinal, pour former un ensemble composite de musiciens professionnels. À l’arrivée, une vingtaine d’instrumentistes talentueux seront présents, avec les apports des conservatoires de Mirecourt et Saint-Dié ».

16 juin 2022

« On a commencé par le plus dur. C’était un vrai défi d’entraîner les jeunes dans ce projet. Ils sont téléportés au XVIIIe siècle sans demander leur reste ! On s’est dit qu’on pouvait les accrocher par le mouvement. C’est pour cela que nous avons fait appel à deux danseurs contemporains (voir ci-contre) pour chorégraphier Les Indes Galantes. Cet opéra, c’est quand même un sacré voyage, avec des professeurs à la barre de pilotage : Christine Mucciante, Onja Rasamoela, Johann Martin et Valérie Lalandre ».

Septembre 2022

« Les profs du collège Saint-Exupéry et du collège Notre-Dame ont reçu les partitions, alors même que le projet, déposé sur Adage, plateforme numérique de l’Éducation Nationale dédiée à la généralisation de l’éducation artistique, n’avait pas été validé  ». « Il fallait y croire ». « Quand nous avons commencé à travailler sur l’adaptation des Indes Galantes, nous avons décidé de garder la structure de base inventée par Rameau. La cours de Louis XV, c’est la cour des plaisirs. Elle a été parfaitement représentée par François Boucher, peintre qui a réalisé des décors de l’opéra lors de sa première représentation en 1735. Coïncidence, le musée départemental d’art ancien et contemporain d’Épinal expose des œuvres de ce peintre ».

Quatrième trimestre 2022

« Si nous voulions un vrai opéra, nous devions aussi donner le change en matière de décors et de costumes ». « C’est aussi ce qui m’a amenée à me rapprocher du tissu économique, politique et culturel local. Nous avions notre QG place des Vosges. On en profitait pour attirer l’attention de tous les élus qui passaient par là pour avoir leur soutien ! ». Pour le décor et le mouvement, l’organisation a fait appel à Isabelle Donati, ancienne professeur du conservatoire d’Épinal, exerçant aujourd’hui à Nice. L’École Supérieure des Arts de Lorraine et plusieurs de ses anciens élèves ont également été mis à contribution. Côté costumes, « Je voulais absolument que notre spectacle fasse appel au secteur du textile qui fait la richesse des Vosges ». Le patron des tissus Gisèle à La Bresse a été séduit par la démarche. « Il a généreusement accepté de mettre à notre disposition des textiles de haute qualité qui sont d’ailleurs ignifugés  ! » Les costumes seront cousus par les ateliers d’insertion mis en place par l’entreprise.

Février 2023 / Avril 2023

Les professeurs ont réservé deux heures de cours chaque semaine pour l’apprentissage des chœurs, dès fin septembre, assortis de repères pédagogiques afin que les élèves comprennent l’opéra avant de l’exprimer eux-mêmes. L’initiation des chorégraphies a, elle, débuté en février, notamment lors de stages pendant les vacances scolaires, rassemblant les choristes et danseurs adultes avec les jeunes. « Un ciment très important pour que les uns et les autres s’apprivoisent avec patience ».

Mai 2023

L’heure est aux ultimes préparatifs. Un artisan vosgien, Albin Coanet, met la dernière main à un escalier massif qui occupera la scène, pour permettre aux jeunes solistes d’entrer sur scène. Le 28 juin, à la Rotonde de Thaon, quand le public répondra à l’invitation au voyage de Rameau, tous les fils tirés par l’équipe devront rester invisibles aux yeux des spectateurs. « J’ai sciemment voulu prendre le risque d’un pari qui ouvre sur l’avenir de la culture, du partage et de la générosité avec Dominique au gouvernail. Au départ, les gens se disaient qu’on n’y arriverait pas…. mais je crois qu’aujourd’hui, on peut se dire que l’on va y parvenir ».

Les Indes Galantes à Thaon-les-Vosges, c’est…

Une marraine prestigieuse… Joséphine Ambroselli

La pianiste de la soprano Marie Perbost, Victoire de la Musique 2020, a accompagné toute la réalisation des Indes Galantes. Celle qui a l’habitude d’initier les jeunes à la musique « nous a permis de penser que notre entreprise était réalisable » dit M-H. Alévêque. Elle a été intronisée marraine du projet. D’autant que la connexion entre elle et les Vosges est tout sauf fortuite, son arrière-grand-père, Pierre Carpentier, ayant participé à la reconstruction d’Épinal de 1945 à 1954.

Deux chorégraphes… Kevin Briot & Amon Bey

Piliers du dispositif, ces deux chorégraphes, danseurs contemporains ont été choisis pour entraîner les collégiens et lycéens et même les écoliers de l’école Gohypré de Thaon-les-Vosges dans la danse. Le spinalien Kevin Briot, qui verse plutôt dans les danses urbaines et le hip-hop, fait la paire avec Amon Bey, danseur issu d’une formation classique new-yorkaise. « Il est capable de prendre une pose baroque, telle qu’on les voit dans les peintures et de traverser la scène de La Rotonde en un grand entrechat » s’enthousiasme M-H. Alévêque. « Ils ont eu pour mission de travailler les mouvements du chœur » pour le rendre vivant et impulser tout un mouvement à l’opéra.

3 écoles et établissements scolaires vosgiens impliqués

• Le Collège Saint-Exupéry
• La Manécanterie du Collège Notre-Dame
• La classe de primaire de l’Ecole Gohypré de Thaon-les-Vosges

5 jeunes solistes

• Louise Vanderholle
• Emmanuelle Demuyter
• Daryna Hrybon
• Paul Berthelmot
• Thomas Lefrançois

105 vosgiens sur scène !

• 20 musiciens issus du Conservatoire Gautier d’Épinal
• 35 chanteurs du Chœur des Abbesses de Remiremont
• 50 élèves et collégiens

Ce spectacle a été réalisé avec le soutient de la région Grand-Est, de l’Éducation nationale, du Conseil départemental des Vosges et des Villes d’Épinal,
de Thaon-les-Vosges et de Golbey.

Les Indes Galantes
Opéra-ballet de Jean-Philippe Rameau (1735)
Réalisation : Marie-Hélène Alévêque
Direction : Dominique Alévêque
Mercredi 28 Juin, de 20 h 30 à 22 h 30
Salle de la Rotonde
3 rue Pierre de Coubertin, Thaon-les-Vosges
Tarifs : 30 €, 15 €, 5 €
Infos et résa. : www.centpourcent-vosges.fr/onsecapte/evenement/les-indes-galantes
www.facebook.com/lespetitesfuguesdepinal

Les solistes présents au spectacle Les Indes Galantes :

Article rédigé par :

Jonathan Blanchet

Journaliste cinéma