Ce soir, c’est le coup d’envoi de l’Electro Mountain festival à Gérardmer. Rencontre avec Lorris Mougel, organisateur de l’évènement

Lorris Mougel a créé l’association Acara en 2022 avec Théo Michel et Charlotte Chalal. Leur mission : redynamiser et enrichir l’offre évènementielle locale. Quelques jours avant la troisième édition de l’Électro Mountain Festival de Gérardmer, nous revenons avec lui sur la raison d’être de ce type d’évènement pour le territoire.
Lorris, tu prouves une fois de plus, avec le GEMF, que proposer un festival électro qui réunit de grands artistes dans une petite salle, pour un ticket à 42 euros, c’est possible…
En effet, derrière le prix d’une place, il y a énormément de choses à prendre en compte : les artistes, la technique, la sécurité… Nous (l’association Acara) avons souhaité de proposer un évènement attractif qui vienne combler un manque musical à cette période de l’année dans le secteur des Hautes Vosges. L’expérience que nous prônons depuis la première édition c’est : la proximité. L’espace L.A.C. a une capacité de 1 400 places et donc les festivaliers ont la chance de voir un DJ « comme si on l’avait dans son salon ». Organiser un évènement est toujours compliqué, mais challengeant. C’est aussi possible grâce à nos bénévoles sans qui rien ne serait possible. Ils sont là dès le début pour aider à mettre en place la salle, pendant (à la buvette, vestiaire…) mais aussi pour le démontage. Gérardmer Électro Mountain Festival est un festival à 100 % composé de bénévoles (une centaine) où sont programmés des DJ de dimension internationale, nationale. Nous avons également souhaité mettre en avant les DJ femmes avec une femme par soir et des DJ locaux.
Cela te permet de capter un public différent ?
En effet, notre public est intergénérationnel : des jeunes de 20 ans aux plus de 60 ans. La musique électronique parle à tous les publics, tout comme les concerts rocks et les évènements sportifs. L’électro a cette capacité à faire danser tout le monde ! Les Apéros Électro, que nous avons organisé dans le cadre de la saison culturelle estivale à Gérardmer, rassemblaient pas moins de 1 000 personnes par soir.
« La programmation de DJ Internationaux à Gérardmer participe à la promotion du territoire des Hautes Vosges »
Le GEMF permet aussi de faire rayonner le massif en hiver…
Notre association, Acara, propose des évènements culturels sur les Hautes- Vosges, et nous avons souhaité nous positionner en hiver car l’essentiel de l’offre des festivals, en France, a lieu l’été. De plus, cela crée une dynamique et une nouvelle offre sur Gérardmer. En effet, le Festival International du Film Fantastique de Gérardmer s’adresse aux cinéphiles, le Triathlon aux sportifs, la Fête des jonquilles au grand public. Notre volonté a été de proposer un festival électro qui rassemble toutes les générations et draine un public issu de tout le Grand-Est. L’objectif était que les Vosgiens puissent se rassembler autour d’une musique fédératrice en proposant une expérience unique !
C’est aussi offrir de la visibilité aux DJ régionaux…
Les DJ émergents débutent dans les festivals et en boîte de nuit, et c’est pour eux une opportunité. Palome que nous avons programmé l’été dernier, et qui sera au GEMF cette année, s’apprête à signer dans une maison de disques. Loup Musa qui était sur notre line-up, l’année dernière est un géromois qui maintenant mixe à Dubai. C’est aussi une vraie fierté de montrer les artistes émergents de notre territoire. Quand ils seront aussi célèbres que David Guetta on pourra dire qu’ils ont commencé au GEMF (rires) !
Manifestement ACARA a un joli carnet d’adresses, au même titre que les pros, et une belle réputation …
Les rencontres se font au fur et à mesure. Ce carnet s’étoffe et les relations avec les DJ sont fortes, car quand veut avoir tel ou tel artiste, il faut de la confiance mutuelle. Organiser une line-up, ce n’est pas toujours facile, en fonction des disponibilités, de la cohérence que l’on veut donner à la soirée. Nous mettons un point d’honneur à donner un bon souvenir de Gérardmer aux artistes. C’est important, car cela permet de travailler dans de bonnes conditions et en confiance. Manifestement, nous avons réussi car Boris Way faisait partie de nos artistes pour la première édition et a accepté de revenir le 7 mars !
Comment appréhendes-tu l’année 2025 ?
Je me demande si l’euphorie de l’effet post-Covid n’a pas tendance à retomber. Il y a aussi la réalité économique. Une étude parue hier, concernant la France et l’Angleterre, montre que 68 % des 18 – 30 ans renoncent aux sorties en boîte faute de moyens. Alors, organiser un évènement reste compliqué. En effet, la tendance est que les gens réservent leur place à la dernière minute. Ils en ont le droit (Rires.), mais ça met les organisateurs en stress. Ce qui nous rassure et nous conforte dans nos choix, ce sont les soutiens et le retour du public. Les Apéros Électro ont fait un carton cet été. À Gérardmer nous avons la chance d’avoir un super cadre pour organiser ce type d’événement. Quoi de mieux que d’écouter de la musique avec un verre au bord du lac avec coucher de soleil et l’ambiance DJ ? Voir Mosimann, DJ Bens au GEMF, c’est cool aussi mais il faut acheter un billet, car ce n’est pas le même produit. Pour autant, les deux formules participent à l’attractivité du territoire. Même si je reste persuadé que l’on a de belles années devant nous, on sait que la neige est plus rare. Pour que les hôtels continuent à être complets, on doit proposer des évènements comme les festivals qui font que les gens y assistent le vendredi soir et restent le samedi pour visiter Gérardmer, faire une rando, manger dans une ferme-auberge… Et c’est aussi pour cela que nous le faisons.
Electro Mountain Festival
à l’Espace L.A.C de Gérardmer.
Les 7 et 8 mars,
de 19 h à 2 h du matin.
Plus d’infos sur electromountainfestival.com et ON SE CAPTE