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Ménopause : Prise de poids, bouffées de chaleur, fatigue… quand rien ne va plus !

Le 26 février 2025 par Francoise Fontanelle
© Adobe Stock

Bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, changements du cycle menstruel, troubles du sommeil, troubles de l’humeur, sécheresse de la peau, des cheveux et du vagin, incontinence urinaire, maux de tête, fatigue, douleurs articulaires et musculaires, prise de poids, etc. Si votre gynécologue vous parle de « troubles climatériques » ne partez pas en courant ! Ce terme médical désigne les symptômes liés à la ménopause. ( Partie II)

La ménopause impacte la qualité de vie

Selon l’Inserm, 87 % des femmes ménopausées ont au moins un symptôme à la suite de l’arrêt définitif de leurs règles. 20 à 25 % d’entre-elles déclarent souffrir de troubles qui ont altéré leur qualité de vie.

Pourquoi, passé le milieu de la quarantaine, alors que l’on est en pleine forme, tout commence à aller de travers ? Certaines se réveillent en pleine nuit en nage alors qu’elles n’ont pas la grippe. Un matin, d’autres se lèvent avec des douleurs dans les articulations comme si elles avaient 90 ans et commencent à imaginer tout un tas de maladies. Au boulot, les difficultés à se concentrer et la fatigue font penser à un burn-out. Les rapports sexuels deviennent douloureux, les cystites fréquentes, et quand la libido se met en berne, c’est l’équilibre du couple qui peut vaciller.

Le plus souvent, confrontées à ces premiers symptômes isolés, les femmes ne font pas le lien avec la périménopause par manque d’information. Car s’il est naturel de préparer les femmes à l’accouchement, elles le sont rarement avant d’aborder cette période de leur vie.

On ne parle pas de la ménopause mais des ménopauses, car si la liste est longue, cela ne signifie pas qu’il faille en cocher les toutes les cases : le déséquilibre « trop d’œstrogènes pas assez de progestérone » ne se manifeste pas de la même manière chez toutes les femmes. 25 % n’auront pas de bouffées de chaleur, par exemple.

De la puberté à la ménopause, les œstrogènes jouent un rôle non seulement dans la fonction reproductive mais aussi sur les tissus du corps humain, notamment sur le système cardiovasculaire et le tissu osseux, mais aussi sur le tissu cérébral.

Des symptômes physiques mais aussi psychologiques et cognitifs

C’est ce que montre le dossier Ménopause, ce qui change dans le cerveau. publié dans le° 173 de Cerveau & Psycho, au début du mois de février. On y découvre que le cerveau est un acteur central de la ménopause et que l’œstrogène contribuant à divers processus cérébraux : l’hippocampe, responsable des mécanismes de mémoire et d’apprentissage ; l’agmydale, creuset de la mémoire émotionnelle et l’hypothalamus, qui régule notre température corporelle et le rythme des alternances veille/sommeil.

L’article évoque également l’effet antidépresseur des œstrogènes expliquant l’augmentation du risque de dépression et les variations de l’humeur. Il va encore plus loin en montrant l’impact de la périménopause sur le métabolisme cérébral et les connexions entre différentes régions cérébrales.

Certes, « ça va passer » , car les symptômes disparaissent au bout de « quel-ques » années. Mais ne considère-t-on pas davantage leur impact sur la qualité
de vie des femmes, tout comme on considère aujourd’hui celui de l’endométriose ?

Pas question de banaliser les symptômes de la ménopause. Ces manifestations peuvent avoir des risques réels sur la santé des femmes qu’il est important de prévenir et de prendre en charge. Le docteur Michel Mouly, de gynécologue, chirurgien et cancérologue, travaille depuis de nombreuses années à éveiller les consciences sur les risques liés à une ménopause non traitée. Dans son livre Ménopause. Ne souffrez plus en silence ! paru en 2023 aux éditions Leduc, il montre qu’il est important de ne pas banaliser ces symptômes qui constituent « un vrai marqueur de la survenue de pathologies bien plus graves : déclin cognitif, maladies cardiovasculaires et ostéoporose.»

Dans ce livre, il explique que « les sueurs nocturnes augmentent le risque de développer un diabète de type 2, et correspondent à une hypoglycémie silencieuse, d’où l’importance de les traiter dès leur apparition, ou mieux encore de les prévenir en effectuant un dosage de la glycémie vers 40-45 ans.» Il met en garde sur le fait que le risque de faire des apnées du sommeil augmente, chez la femme en périménopause, de 4 % chaque année, contre 2 % en dehors de cette période. Il rappelle également que les troubles du sommeil liés à la ménopause sont « une porte d’entrée vers la dépression » et souligne que certaines femmes, « qui ont souffert d’un baby-blues, qui ont déjà connu des épisodes dépressifs », seraient plus à risque.

Agir pour le Cœur des Femmes (Women’s Cardiovascular Healthcare Foundation (WCHF), alerte que les « symptômes vasomoteurs » sont un vrai marqueur de risque cardiovasculaire, qui doivent inciter les femmes qui présentent des symptômes sévères à faire un bilan à l’entrée de la ménopause afin d’optimiser leur prise en charge.

L’ostéoporose est 2 à 3 fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme, en raison de la ménopause. Ameli.fr, le site de l’Assurance maladie, estime que 39 % des femmes âgées de 65 ans souffrent d’ostéoporose (70 % chez celles âgées de 80 ans et plus). Comme nous l’avons vu, le taux d’œstrogènes, hormone qui normalement freine la dégradation du tissu osseux et contribue à la formation de l’os, chute au moment de la ménopause, favorisant une accélération de la perte osseuse pendant 5 à 10 ans

NON ! PAS LES KILOS !!!

C’est la crainte n°1 des femmes qui abordent la quarantaine. Pourtant, si la prise de poids concerne la majorité d’entre elles, elle n’est pas systématique et n’est pas forcément due à la ménopause…

En effet, tout au long de sa vie d’adulte, une femme peut prendre 10 kg entre ses 20 ans et ses 56 ans. Or ce phénomène peut s’accentuer lors de la ménopause du fait du ralentissement du métabolisme (c’est-à-dire la baisse de la quantité d’énergie dont notre corps a besoin au repos). Aussi, le docteur Michel Mouly, dans Ménopause, Ne souffrez plus en silence !, conseille-t-il de réduire ses apports caloriques quotidiens de 200 kcal à partir de 45 ans. Cela revient à passer de 2 000 à 1 800 kcal/j. On peut penser que ce n’est pas grand-chose, pourtant cela représente « 40 jours de nourriture stockée et non brûlée par an.»

Les taux d’hormones sont à la baisse. Or les œstrogènes jouent un rôle dans la régulation de l’appétit et la progestérone dans la dépense d’énergie. Alors attention au grignotage !

Une question de silhouette

Sans pour autant prendre de poids, sous l’effet de la baisse des œstrogènes, les graisses qui donnaient de belles courbes féminines à nos cuisses, fesses et hanches vont se répartir différemment et se fixer au niveau du ventre.

Chez certaines femmes, les seins vont diminuer de volume, la quantité d’œstrogènes qui stimulent les tissus diminuant. Alors que pour d’autres femmes, ils vont prendre du volume parce que la quantité de cellules adipeuses augmente.

Un article réalisé en partenariat avec le Magazine Tandem, à consulter ICI .

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