Harcèlement scolaire : les solutions vosgiennes pour endiguer ce fléau des préaux !

Nous avons tous été élève : nous le savons donc, la cour d’école n’est pas toujours ce lieu où s’ébrouent de jeunes âmes innocentes pétries de bons sentiments de caramaderie. L’actualité nous l’a douloureusement rappelé. Mais alors, que faire pour endiguer ce fléau ?
De quoi parle-t-on ?
Le harcèlement scolaire, consiste en des violences répétées, verbales ou physiques, commises par un ou plusieurs élèves sur d’autres. Il peut s’agir d’insultes, de menaces, d’injures, voire de heurts et de coups, qui engendrent un isolement de la ou des victimes.
Souvent, c’est au prétexte d’une différence, réelle ou supposée, voire la stigmatisation de certaines caractéristiques que se fonde le harcèlement : l’apparence physique, l’identité de genre, le handicap, l’appartenance à un groupe social ou des centres d’intérêt particuliers.
Depuis mars 2022, le harcèlement scolaire est inscrit dans le code pénal : il s’agit d’un délit, qui peut entraîner jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 150 000 € d’amende lorsque les faits ont conduit la victime jusqu’à la tentative de suicide (article 222-33-2-3 du code pénal).
Quels en sont les signes ?
Un brusque changement dans le comportement ou les habitudes de leur enfant doivent interroger parents et toute personne référente dans son environnement. Dans son comportement, peuvent apparaître : agitation, anxiété, somatisation (maux de ventre ou de tête), perte d’intérêt pour certaines activités, troubles du sommeil, de l’alimentation…
Dans le domaine scolaire cela peut se traduire par des retards systématiques, la détérioration de son matériel, des absences, la baisse des résultats scolaires, le repli sur soi, l’isolement du groupe.
Quelles mesures ?
L’école est le lieu où se construit le futur, et non un lieu de persécutions. Préserver les espaces scolaires est donc une priorité. Le programme de lutte contre le harcèlement à l’école « pHARe » intègre l’ensemble des écoles élémentaires et des collèges publics depuis la rentrée 2022. Il vise à éduquer pour prévenir les phénomènes de harcèlement.
Dès la rentrée 2023
Des référents-harcèlements (élèves et personnels encadrant) seront mobilisés
Une campagne de sensibilisation sera affichée dans les établissements
Tous les élèves recevront au minimum une heure de sensibilisation au harcèlement scolaire, afin que chacun ait connaissance des numéros 3020 (contre le harcèlement) et 3018 (contre le cyberharcèlement).
Conseils pour les parents
Parce que le harcèlement peut avoir des retentissements sévères sur sa scolarité et sa santé, encouragez l’enfant à libérer la parole – qu’il soit victime, témoin ou même acteur de violences. Comme les enfants craignent souvent qu’en “parler aux adultes n’aggrave la situation”, expliquez-lui qu’ils sont au contraire là pour l’aider.
Établissez un dialogue avec l’école en prenant contact avec la direction de l’établissement. Faites vous accompagner par un représentant des parents d’élèves dans vos démarches. Si vous êtes confronté à cette situation et/ou souhaitez obtenir des conseils, contactez les numéros verts gratuits 3020 ou le 3018 (en cas de cyberharcèlement).
Des bancs de l’amitié dans les Vosges
L’idée est venue des États-Unis où une élève a eu l’idée de décorer un banc de sa cour d’école pour en faire un lieu « où peuvent venir ceux qui se sentent seuls ». Une jolie initiative qui a essaimé jusque dans les Vosges !
On retrouve des bancs de l’amitié dans les cours des écoles de Saint-Dié, Moyenmoutier, Thaon-les-Vosges et d’une dizaine d’écoles d’Épinal. Chargés de décorer le banc à leur manière, les élèves prennent la responsabilité de veiller à ce que ceux qui s’y assoient ne soient plus ignorés. De quoi faire changer le regard des jeunes sur certains de leurs camarades et développer leur empathie. Les adultes, jamais loin dudit banc, pourront eux aussi mieux identifier les éventuelles dynamiques d’isolement.
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