Orientation 2025 : Le Campus de Mirecourt Agricole et Forestier vous donne rendez-vous les 14 et 15 mars

Le campus de Mirecourt forme les prochaines générations aux métiers de l’agriculture, de la forêt et de l’agroéquipement. Les formations proposées de la 4ᵉ à Bac +3 (sous statut scolaire, en apprentissage et en formation continue) ont pour objectif de répondre aux besoins des entreprises, mais aussi de faire face aux enjeux climatiques et de maintenir les activités agricoles et forestières sur le territoire. Découverte avec Madame Boursas Veyer, directrice du CFA/CFPPA et Monsieur Oury, directeur du Campus de Mirecourt Agricole et Forestier.
Que signifie la dénomination « campus » ?
Francis Oury – La notion de campus est définie par le fait que nous accueillons plusieurs types d’apprenants (élèves, apprentis, et adultes en formation continue) au sein de ce qui constitue l’Établissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricoles des Vosges* (les EPLEFPA sont régis par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation). En effet, le Campus de Mirecourt regroupe quatre centres. Le lycée d’enseignement général et technologique agricole et le lycée professionnel agricole accueillent 400 élèves de la 4e au BTS. Le centre de formation d’apprentis compte 280 inscrits dans le secteur forestier et agricole. Le centre de formation pour adulte propose une carte de formations diplômantes similaire à celle du CFA, mais aussi de nombreuses formations qualifiantes de courte durée et des formations à la carte. Enfin, le Campus intègre également une exploitation agricole et un atelier technologique.
Pouvez-vous nous en dire plus sur cette exploitation ?
Francis Oury – Elle a une double vocation. La première, c’est la production. Nous élevons des bovins pour le lait et la viande ; des brebis que nous emmenons en transhumance chaque année, des porcs en plein air et des poulets. Les produits de l’élevage sont transformés dans notre atelier de production et commercialisés en vente directe. La ferme est dirigée par un directeur d’exploitation et emploie une douzaine de salariés. La seconde est qu’elle constitue un support pédagogique pour les apprenants du lycée agricole et du CFA/CFPPA qui viennent étudier, dans des conditions réelles, son modèle d’exploitation et sa rentabilité financière.
Imona Boursas Veyer – Elle a également un volet expérimental. Nous y menons des études qui permettent au chef d’exploitation d’accu-muler des données qu’il présente aux élèves. Par exemple, nous travaillons en ce moment sur l’agroforesterie.
Francis Oury – L’expérimentation agricole permet de montrer aux jeunes les pistes à partir desquelles ils peuvent agir pour mieux vivre de leur métier. Elle est aussi un laboratoire expérimental pour faire évoluer les méthodes afin de s’adapter au changement climatique constaté et de savoir comment agir pour ne pas aggraver la situation : consommer moins de carbone en réduisant la mécanisation, en utilisant moins d’intrants et en développant des pratiques comme l’agroforesterie.
Imona Boursas Veyer – À ce titre, la transition agroécologique et climatique incarne aujourd’hui la sixième mission de l’enseigne-ment agricole, comme le prévoit le projet de loi d’orientation pour la souveraineté agricole et le renouvellement des générations en agriculture voté très récemment.
Quels sont les liens entre le Campus et le territoire ?
Imona Boursas Veyer – Les EPLEFPA, sont des organismes de formation atypiques qui disposent de nombreux atouts pour répondre aux enjeux et aux besoins des territoires ruraux.
Par exemple, en proposant une licence pro Logistique Bois et Énergie en partenariat avec l’IUT d’Épinal, nous formons les cadres intermédiaires qui interviennent dans le domaine de la transformation et de la distribution des bois ; des professionnels qui connaissent la forêt, les débouchés des différents types de bois et dont les scieurs ont un réel besoin dans leur activité.
Une autre particularité du Campus réside dans le fait que les entreprises locales nous sollicitent de plus en plus pour former leurs personnels. Par exemple, une entreprise de conduite de machines forestières va nous demander de former un conducteur sur une nouvelle machine avant qu’il ne prenne son poste. Il faut rappeler que les enjeux financiers sont forts : une machine forestière, c’est un investissement de plus de 300 000 euros, et la confier à un conducteur inexpérimenté peut mettre le salarié et la pérennité de l’entreprise en danger.
L’offre de formation est ainsi vouée à évoluer en 2025…
Imona Boursas Veyer – Et les changements seront importants car les titres et diplômes proposés en apprentissage par le CFA ont désormais l’obligation d’être inscrits au registre national de France compétence. De plus, tous les diplômes doivent être revus tous les 5 ans minimum. Par exemple, pour suivre un BPA travaux forestiers (niveau 3), qui forme à la conduite d’engins agricoles, il faudra être majeur. Toutefois, le CAPa travaux forestiers (bûcheronnage et travaux sylvicoles), une formation de niveau 3, restera accessible aux jeunes de moins de 18 ans. La volonté ici est de faire correspondre le niveau du diplôme au niveau de responsabilisation que les jeunes auront en entreprise.
Dans le même sens, nous poursuivons également la semes-trialisation du BTS Gestion forestière, tant au niveau du lycée et que du CFA. Ce changement d’organisation permettra aux jeunes d’obtenir des équivalences ECTS, ce qui favorisera leur poursuite d’études dans des formations à bac +3 ou ingénieur, qui correspondent aux besoins en recrutement des professionnels.
Cela concerne également l’agroéquipement ; c’est-à-dire la main-tenance et l’utilisation des équipements agricoles. Ce secteur porteur et créateur d’emplois offre un bon niveau de rémunération, pourtant il reste difficile de recruter des jeunes dans ces formations. Pour y remédier et attirer un nouveau public, nous proposerons un certificat de spécialisation Pilote de machines agricoles et travaux mécanisés à haute technicité.
Autre nouveauté, le BTS ACS’AGRI (analyse, stratégie de l’entreprise agricole) permettra de former de futurs chefs d’exploitation, mais aussi les conseillers dans les organismes de développement agricole, les services bancaires et les assurances, les coopératives, la chambre d’agriculture, les collectivités, etc.
Francis Oury – On y apprend comment gérer économiquement une exploitation, calculer les seuils de rentabilité et faire évoluer les ateliers de production pour avoir une meilleure rentabilité. C’est la poursuite d’études idéale après un bac technologique ou un bac pro, pour ceux qui ne souhaiteraient pas se diriger vers des BTS spécialisés dans la production animale ou végétale.
Avec ce nouveau BTS, on voit que le renouvellement des géné-rations est devenu un axe fort pour les formations agricoles…
Imona Boursas Veyer – En effet. On sait que d’ici quelques années de nombreux chefs d’exploitation partiront à la retraite et que les repreneurs potentiels ne sont pas assez nombreux. Pour cela, il nous faut imaginer ce que seront les exploitations demain, adapter les modèles pour qu’ils répondent aux problématiques de l’alimentation et du climat, mais aussi intégrer les personnes non issues du milieu agricole dans un monde où les codes et les façons de travailler sont différents. Le Campus de Mirecourt est l’une des charnières qui permettra de répondre à ces enjeux.
La formation continue est-elle également impactée ?
Imona Boursas Veyer – Aujourd’hui, beaucoup de choses sont remises en cause sur ce sujet, faute de financement. Néanmoins, la région Grand Est soutient activement les filières agricole et forestière. Aujourd’hui, nous favorisons davantage des modules de formation qui peuvent se combiner afin de proposer des formations à la carte, que les formations diplômantes. Grâce à ces parcours individualisés, un ingénieur peut, par exemple, se former à des techniques spécifiques.
Une démarche que nous étendons à la naturopathie. Un domaine que nous orientons plus largement au bien-être afin de répondre à la question : « Comment conserver sa santé ? ». Une question qui touche à l’alimentation et fait écho aux travaux menés par l’exploitation agricole. Ces formations s’adressent à tous les publics, y compris les particuliers. Ces modules, proposés en petits groupes, traitent une thématique sur une demi-journée ou une journée.
Les portes ouvertes
Les formateurs et les enseignants seront présents pour échanger avec les familles sur les différentes formations du Campus.
- Une soixantaine d’élèves ambassadeurs seront au contact des familles pour présenter l’établissement et son internat d’excellence (un cadre de vie qui privilégie l’accueil des élèves, les activités extrascolaires et le projet éducatif proposé sur le temps d’étude) et, bien sûr partager leur expérience en tant qu’apprenants.
- Des visites de l’exploitation seront organisées au départ du lycée (inscriptions sur place).
- Vosgelis (bailleur social) présentera Jump, son offre de logements et de services à destination des 18 – 30 ans,
- L’Office National des Forêts évoquera la grande diversité de métiers qui composent son activité et ses offres de stages.
• Différentes animations agrémenteront les portes ouvertes : un marché de producteurs (le vendredi) animé par les apprenants qui proposeront également une buvette et la vente de jus de pomme. Une exposition de tracteurs sera proposée par les concessionnaires partenaires de l’établissement,
> Vendredi 14 mars de 16 h 30 à 19 h 30
> Samedi 15 mars de 9 h à 13 h
Informations sur : www.campusdemirecourt.fr epefpa des vosges –
campusdemirecourt