Karim Akachar : des Vosges aux sommets de l’Himalaya

Les Vosges, avec leurs crêtes escarpées et leurs sentiers exigeants, sont bien plus qu’un simple terrain de randonnée pour Karim Akachar. Cet alpiniste passionné, originaire de Strasbourg et vivant à Colmar, en a fait son camp de base pour préparer ses expéditions vers les plus hauts sommets du monde. Dernièrement, il a réalisé l’ascension du Tserko Peak (5 749 m) en style alpin, une aventure intense qu’il nous raconte.
Des Vosges à l’Himalaya : un entraînement exigeant
Si les Alpes, le Kilimandjaro ou encore le mont Toubkal figurent à son palmarès, c’est bien en Himalaya que Karim Akachar a trouvé son plus grand terrain de jeu. « J’ai gravi plusieurs sommets en Himalaya, dont le Tserko Peak, que j’ai réalisé en autonomie totale . Avant la montagne, je faisais beaucoup les jungles comme l’Amazonie et les déserts (Mali, Niger , etc ) », explique-t-il. Se préparer à ces défis extrêmes passe inévitablement par un entraînement rigoureux, et pour cela, le massif vosgien s’avère un allié de taille. « Les Vosges sont un terrain parfait pour travailler l’endurance, la résistance au froid et tester du matériel en conditions réelles », confie-t-il. Entre randonnées hivernales et ascensions techniques, il y peaufine ses compétences et partage son savoir avec les passionnés qui rêvent d’aventure. Son équipement est un élément clé de sa préparation : crampons, piolets, tentes ultra-légères, vêtements thermiques et systèmes de filtration d’eau font partie du matériel indispensable pour affronter des conditions extrêmes.
Une nouvelle expédition en vue
Le prochain périple de l’himalayiste est déjà tracé. À la mi-avril 2025, il repartira au Népal pour encadrer un trek vers le camp de base de l’Everest avec son association La Rando. L’occasion, pour lui, de tenter une nouvelle ascension : « J’en profiterai pour tenter le mont Lobuche, qui culmine à 6 119 mètres et qui fait face à l’Everest. » Car oui, il est le fondateur de l’association La Rando et ne se contente pas de gravir des sommets : il œuvre également pour le partage et la transmission. Pendant la pandémie, il a lancé la plateforme Outwild.fr, qui permet de mettre en relation des guides internationaux gratuitement.
Sensibiliser et transmettre
Au-delà de ses exploits en haute montagne, l’Alsacien se donne aussi pour mission de sensibiliser à une approche plus respectueuse de la nature. « L’Himalaya et les montagnes en général subissent les effets du changement climatique. J’essaie de sensibiliser les jeunes à une approche plus responsable, en montrant qu’on peut vivre des aventures extraordinaires tout en minimisant notre impact sur l’environnement. » Dans cette optique, il organise des stages d’initiation dans notre département pour aider les amateurs à se préparer aux exigences de la haute montagne. « Les Vosges sont un excellent terrain d’apprentissage, avec des conditions qui permettent de travailler la résistance et la technique. »
L’importance de l’anticipation et de la formation
Face aux dangers inhérents à la haute montagne, Karim Akachar mise sur une préparation minutieuse et une formation solide. Diplômé par la Fédération Française de randonnée pédestre, il est formé à la gestion des risques en milieu extrême. « Une bonne connaissance des techniques de progression, de l’acclimatation et des premiers secours est essentielle. La montagne reste imprévisible, mais une préparation rigoureuse permet d’anticiper au mieux les difficultés. »
Des rencontres qui marquent une vie
Si chaque sommet est un défi, ce sont souvent les rencontres qui laissent les souvenirs les plus marquants. Karim Akachar évoque avec admiration les Sherpas népalais, véritables légendes de l’alpinisme. « Je me souviens d’une rencontre avec mon ami népalais Kami Rita, dans une petite maison de thé en haute altitude. Il avait gravi l’Everest 30 fois – un record du monde – mais il en parlait à peine. Pour lui, la montagne n’est pas un exploit personnel, mais une manière de vivre. Il m’a appris que la vraie réussite, ce n’est pas d’atteindre le sommet, mais de redescendre en bonne santé et de pouvoir repartir un jour. »
Outre ces moments inspirants, les expéditions en haute altitude apportent aussi leur lot de complications : tempêtes soudaines, températures glaciales, passages techniques imprévus… Mais pour le Colmarien, c’est dans ces instants de lutte que l’on puise la véritable essence de l’alpinisme. « Chaque sommet est une leçon d’humilité et de dépassement de soi. » Avec son engagement, son goût pour l’aventure et sa volonté de partage, Karim Akachar continue de tracer sa route vers les sommets – tout en restant profondément attaché à ses racines vosgiennes.





