Voyages Marcot fête ses 100 ans !

Le 29 janvier 2025 par Francoise Fontanelle

Après bientôt 43 années à la tête de l'entreprise familiale centenaire, Pascal Marcot partage avec ses fils Florian et Lucas, Directeurs Généraux, les destinées des Entreprises Marcot.

Cette année, Voyages Marcot rejoint le cercle des entreprises familiales centenaires. Une longévité qui marque l’investissement de quatre générations pour relier quotidiennement les Vosgiens à leur territoire, mais aussi leur permettre de découvrir la beauté du monde. Une famille qui a su prendre des risques pour anticiper les enjeux économiques et les besoins des Vosgiens, mais aussi rebondir après des coups durs, comme nous le raconte Pascal Marcot.

Pascal Marcot, comment abordez-vous les 100 ans de l’entreprise familiale ?

C’est magnifique de repenser à mon grand-père qui s’est lancé en 1925, à mon père qui a repris le flambeau en 1959 et de voir aujourd’hui ce que l’entreprise représente avec tous les Hommes qui ont contribué à son développement. L’équipe actuelle, avec l’expérience des plus anciens, associée à notre « start up » de trentenaires autour de Florian et Lucas, nos deux fils, est une source d’espoir en l’avenir pour continuer l’aventure !

Vous avez donc fait vos premières expériences très tôt…

En 1972, mon père a vendu le magasin de cycles et mobylettes, la station-service et le garage Renault pour ne conserver que le côté transport de son activité : les autocars, les ambulances taxis et les transports des Pompes Funèbres.

J’ai eu l’occasion d’organiser mon premier voyage en 1978. L’Amoco Cadiz vient de s’échouer. Mon père me raconte que des écoles se rendent là-bas pour aider à nettoyer les plages… Alors j’ai organisé un départ en car depuis le LTR et un autre du lycée de Béchamp à Remiremont (aujourd’hui lycée André Malraux). Je suis allé voir les CPE, puis j’ai organisé les inscriptions et l’hébergement dans un lycée breton, j’ai réservé les cars à papa et nous avons pu partir.

Quel était le marché il y a 40 ans ?

Nous faisions beaucoup de tourisme et peu de transports scolaires. Mais la passion de Gilles Marcot pour le tourisme, gastronomique notamment, et la capacité à trouver des solutions nous permettaient d’être souvent sollicités.

Qu’avez-vous entrepris ?

En 1985, Véronique et moi avons racheté la maison de mon grand-père à papa, et avec l’argent, nous avons pu constituer le capital de la SAM : la « Société des Automobiles Marcot » ;une Sarl dont j’étais associé minoritaire et salarié. Le 19 mars, nous avons acheté le premier car. Mais deux jours après, en revenant de Francfort, un fourgon nous coupe la route à Raves. Je n’ai pas pu l’éviter et le car accidenté est reparti à l’usine pour environ deux mois. Nous avons finalement acheté un deuxième car en hypothéquant la maison. Comme c’était les tout premiers cars équipés de vidéo en 58 places, nous avons eu beaucoup de commandes.

Dès 1987, aidé de mon épouse Véronique, directrice d’une agence informatique, nous avons informatisé l’entreprise en nous équipant de Macintosch (Apple).

En 1989, la naissance de Florian m’a donné des « chaussures à ressorts ! » Le binôme que je formais avec Michel, mécanicien, ancien conducteur de grand tourisme toujours dans l’entreprise, m’a rassuré et j’ai acheté notre premier car à double-étage, ce qui était tout de même très ambitieux.

Puis, en 1992, nous avons transformé le bureau de voyage qui était intégré à l’entreprise d’autocars pour donner naissance à la société indépendante « Voyages Marcot ».

Trois ans plus tard, nous avons intégré le réseau Car’Club. Grâce à ce groupement, nous avons pu proposer des voyages de tourisme à des prix abordables avec une première vraie destination : la Costa Brava. Nous pouvions surtout assurer un maximum de départs avec nos confrères partenaires.

En 2005, nous construisons le site de Chavelot. Être basé à Xertigny nous faisait perdre une heure et demie chaque jour, ce qui pouvait nous mettre en infraction vis-à-vis de la réglementation.

J’étais très attaché à l’image d’un bâtiment écologique et nous avons osé de gros investissements. Nous bénéficions d’un système de filtration et de récupération des eaux de pluie pour le lavage des cars et du site. Nous avons favorisé les espaces verts, optimisé les flux de circulation et la sécurité.

Et en ce moment, je travaille sur le chantier photovoltaïque. Rappelons que, depuis 2019, nous respectons la charte progrès Objectif CO2 et que notre engagement pour l’environnement est fort : pour Marcot, le vert, c’est plus qu’une couleur !

En 2013, nous avons intégré Langres Tourisme et Objectif Lune d’Épinal selon les souhaits de leurs propriétaires.

Une dynamique qui avait failli s’arrêter en 1999…

Effectivement, avec le dramatique accident du car Renault le 24 juin 1999, et le décès du conducteur. Tous les conducteurs de l’entreprise m’ont soutenu dans cette épreuve lorsque certains médias ne nous épargnaient pas, même si nous n’avions aucune responsabilité.

Après 25 ans de procédure, le constructeur a enfin été déclaré responsable du défaut de construction et d’information sur les causes connues de l’origine de ce drame (qui aurait donc pu être évité). Cette même année, nous avons remporté l’appel d’offres pour la ligne Vauvillers (Haute-Saône) – Épinal, ce qui nous a permis de garder une dynamique.

Quelle a été l’évolution en termes RH ?

Nous étions moins d’une dizaine en 1982, une cinquantaine en 2005, l’année de création du premier CSE, et aujourd’hui près de 150 collaborateurs nous font rayonner dans le Grand Est.

En 2021, après le Covid, de nouvelles compétences ont enrichi l’équipe : communication, ressources humaines et RSE, donnant lieu à une « jeune start up » interne. La nouvelle génération ayant la volonté de continuer, nous avons mis en place le processus de succession.

Vos fils vous ont donc suivi dans l’aventure…

En effet, après avoir suivi une formation en gestion administrative, Florian a intégré l’entreprise en tant que conducteur scolaire, puis de grand tourisme. Il a développé sa fibre commerciale auprès de l’équipe de Langres pour ensuite devenir responsable commercial et, depuis quelques années, occuper un poste de dirigeant.

Lucas, quant à lui, a suivi une Licence Transport et un Master entrepreneuriat. Il a également obtenu son permis D transport de personnes et intégré la structure Metz Évasion, filiale à 50 % avec notre confrère Tourisme Néodomien, où il est l’homme-orchestre. Il aménage cette année un nouveau dépôt à Marly.

Florian et Lucas sont aujourd’hui Directeurs généraux des Entreprises Marcot. Leur réelle passion pour la profession et leur lien fort doivent leur permettre d’affronter des responsabilités et les turbulences d’un métier riche en challenges.

Après avoir définitivement repris la totalité de l’entreprise en 1959,
Gilles Marcot a développé véritablement le tourisme avec son premier car,
un Saviem des années 1960 primé au salon de Nice en 1962.

Aujourd’hui, près de 150 collaborateurs nous font rayonner dans le Grand Est.

Qu’est-ce qui vous rend fier aujourd’hui ?

C’est d’être entouré d’une équipe motivée et solidaire qui poursuit un unique but : la satisfaction client. Des clients à qui nous apportons un confort exceptionnel avec des véhicules haut de gamme dotés des dernières normes, ainsi qu’une offre de voyages variée avec des destinations exceptionnelles. Par exemple, en janvier, avec nos agences, une trentaine de personnes a pu partir pour la Laponie et vivre une expérience riche grâce à un programme très dynamique.

C’est aussi notre capacité à innover et à saisir des opportunités pour contribuer à transformer le monde du transport. C’est ce que nous avons fait en 2017, pour rapprocher les Vosgiens de la capitale, en ouvrant la ligne régulière Épinal-Paris avec notre partenaire Flixbus.

Et c’est ce que nous continuons de faire aujourd’hui en développant des voyages tout compris avec pré-acheminement aux aéroports et ports de départ de nos circuits touristiques, comme la Tunisie, Madère, ou Dakar.

Qu’allez-vous organiser pour célébrer cette année exceptionnelle ?

D’une part, nous proposerons des offres promotionnelles autant que possible à nos clients. Par exemple, le 25 janvier, nous avons organisé une journée privatisée avec déjeuner-spectacle au Royal Palace Music Hall de Kirrwiller. Seize cars y ont acheminé 900 personnes qui ont pu découvrir la nouvelle revue.

Fin 2024, nous avons édité une brochure dans laquelle nous proposons des voyages inédits, comme le Maroc. Nous y développons les offres avec pré-acheminement, de chez soi à l’aéroport. Ce sera le cas avec un circuit en Louisiane et une croisière en Europe du Nord. Des destinations qui reflètent une programmation qui évolue en termes de choix.

D’autre part, nous allons proposer à la mairie d’Épinal de mettre le Petit Train touristique gratuitement à disposition des écoles et des Ehpad pour leurs sorties en ville pendant tout le mois de juin.

Une journée d’équipe sera organisée en août dans les Hautes-Vosges pour partager ce moment avec le maximum de collaborateurs.

Enfin, le 8 novembre, nous privatiserons le théâtre de la Rotonde à Thaon-les-Vosges, pour un dîner de gala afin de remercier nos grands partenaires, les élus et féliciter nos conducteurs retraités, à qui nous remettront une médaille, car les métiers du transport exigent de la passion.

Cette soirée devrait marquer les esprits…

Une pléiade de destinations

En 1925, Charles Marcot équipait ses camions de banquettes pour permettre aux Vosgiens de se rendre sur les fêtes et les foires du département. Cent ans plus tard, si ses trois agences de voyages et ses autocars continuent de proposer des sorties à la journée en autocar, c’est le monde entier qu’ils mettent à leur portée avec des circuits et des destinations originales au départ de chez eux.