Chauffage : Quelle énergie choisir ? Quelques conseils de Damien Renaud, directeur de l’entreprise golbéenne RCS

La meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas. Or dans un monde qui n’est pas utopique, il est difficile de se passer de chauffage et choisir l’énergie et le système qui se révélera le plus sobre et le plus performant pour son logement est primordial. Damien Renaud, directeur de Renaud Clim’ Service à Golbey, spécialisé dans l’installation de systèmes de chauffage et de climatisation pour les particuliers et les professionnels, nous donne des pistes de réflexion sur ce sujet complexe.

Il y a beaucoup d’offres sur le marché. Quelles sont les points de vigilances pour les consommateurs ?
Une PAC performante pour 1 euro, ça ne peut pas exister. Les aides ont attiré beaucoup d’opportunistes dans la profession. Certes les énergies augmentent, et il faut réduire nos consommations d’énergie en isolant et en installant les solutions de chauffage les plus sobres et les plus adaptées au logement, or seule une société sérieuse qui prendra en compte l’ensemble des paramètres (l’habitation, le type d’émetteur final, etc.), fera des études pour comparer chaque
solution et sera apte à accompagner le porteur de projet pour monter les dossiers de subvention et bénéficier des aides et des Certificats Économie d’Énergie (CEE).
Les prix s’envolent, est-ce vrai pour toutes les énergies ?
Électricité, gaz et fioul, le prix de toutes les énergies augmentent, et de plus en plus de gens font le choix du pellet. À la base, c’est un concept pertinent, car le bois combustible en granulé permet de recycler les déchets de scieries. Mais un sac à 2 € 30 au supermarché il y a quelques mois, approche maintenant les 10 €. Un coût auquel il faut rajouter celui de l’entretien avec deux ramonages par an et une maintenance régulière de l’appareil. En fait, une chaudière à pellets est intéressante sur des très grosses maisons bien isolées, qui disposent d’un espace de stockage suffisant.
Chauffer au gaz, est-ce encore pertinent au vu du contexte international et de la transition énergétique ?
Les gens ont beaucoup peur des prix du gaz et sont tentés de faire de mauvais choix. J’ai, pour ma part, été souvent consulté par des particuliers qui chauffaient leur logement de 100 m2 avec une chaudière gaz et pensaient faire des économies importantes en la remplaçant par une pompe à chaleur. Or il faut savoir que pour qu’une PAC soit réellement performante et économe, il faut la relier à un système de plancher chauffant ou de radiateurs basse température. En effet, si l’on conserve les radiateurs classiques, la PAC devra, tout comme l’ancienne chaudière gaz, chauffer l’eau du réseau de distribution à 70° C pour faire monter la température du logement à 20°, donc consommer beaucoup d’électricité. Dans ce cas, les économies générées par la PAC se limiteront à 300 euros par an, ce qui ne permettra pas d’amortir l’installation qui coûte entre 10 000 et 15 000 € (selon les modèles et après les aides). C’est pour cette raison que je conseille à ces personnes de faire le choix d’une chaudière gaz performante. Ils feront 20 à
30 % d’économie mais, surtout, l’installation sera plus facile à amortir car pour l’installation d’une chaudière gaz il faut compter 5 000 €.
Il y a de très nombreux cas de figures et de multiples solutions possibles à envisager avant d’opter définitivement pour un système.
Damien Renaud, directeur RCS Golbey
Avec quelles marques travaillez-vous ?
Je travaille avec Mitsubishi Electric depuis 12 ans, pour les climatiseurs Air/Eau et Air/Air, ce qui me permet de proposer à mes clients d’une garantie étendue de 5 ans sur le matériel et 2 ans sur la main d’œuvre. Pour les chaudières gaz et les pompes à chaleur, je fais confiance à Vaillant, une entreprise familiale allemande. Ce sont deux marques fiables – tant au niveau de la technologie que des performances – et pour lesquels nous sommes formés pour l’installation, la réparation et l’entretien. Les modèles sont en cuivre et laiton, une garantie de solidité et de longévité, et les pièces détachées sont disponibles pendant 15 ans après la fin de la fabrication du modèle. Le fait de proposer peu de marques, nous permet d’avoir des modèles d’avance dans notre espace de stockage de 400 m2, et des pièces détachées dans le camion.
Les canicules de plus en plus longues et fréquentes, boostent le marché de la climatisation. Que faut-il penser de ces équipements ?
Les produits réversibles ont aujourd’hui beaucoup évolué et affichent de très bonnes performances. Le gain est loin d’être anodin, surtout au prix de l’énergie actuellement. Le problème, c’est plutôt que la climatisation est assujettie à une TVA à 20 %, pourtant ce n’est ni plus ni moins qu’une pompe à chaleur réversible. C’est pour cette raison que lorsque l’on m’interroge pour l’installation d’une pompe à chaleur air-air type climatisation, je préconise l’installation d’un matériel, certes plus performant, mais qui sera utile toute l’année, même en inter-saison, et plus facile à amortir. Par exemple, une PAC air-air, si elle consomme plus lorsque le logement n’est pas isolé, va chauffer directement le volume d’air et supprimer les effets de parois froides en hiver. Avec un chauffage central, si vous voulez chauffer une pièce qui est à 15 degrés, il va falloir beaucoup de temps : l’eau du radiateur doit chauffer pour faire monter suffisamment en température la carcasse métallique du radiateur ainsi que le mur où il est adossé pour que la convection se mette en route. Avec le système air-air, l’air chaud est propulsé tout de suite, ce qui active le brassage de l’air et diffuse la chaleur dans toute la pièce rapidement. Il y a donc de très nombreux cas de figures et de multiples solutions possibles qui doivent être envisagées avant d’opter définitivement pour un système.
Renaud Clim Service
9 impasse du Boviduc à Golbey
03 29 31 56 84
contact@renaud-clim-service.fr
www.facebook.com/renaudclimservice88

PAC hybrides, le bon dimensionnement
La PAC hybride est l’un des équipements les plus performants aujourd’hui. Elle combine une pompe à chaleur air eau et une chaudière gaz à condensation, reliées par une liaison hydraulique ou frigorigène, et cumule ainsi les avantages des deux technologies : recourir à une énergie renouvelable tout en profitant des rendements performants des chaudières à condensation.
Avec une PAC hybride, la préoccupation principale réside dans l’obtention du meilleur des deux énergies. Ainsi, dès qu’il sera plus coûteux de faire fonctionner la PAC que de faire fonctionner la chaudière, la PAC s’arrêtera de fonctionner permettant de minimiser les consommations d’énergie pour le particulier et d’alléger la pression sur le réseau électrique.
Bien dimensionner une pompe à chaleur hybride, permet d’optimiser les performances et d’assurer un meilleur retour sur investissement. Pour garantir cet optimum technico-économique, les acteurs de la filière ont défini une règle validée par les pouvoirs publics.
La règle indique que la puissance de la pompe à chaleur pour une température extérieure de 0°C et une température de départ de 50°C doit être comprise entre 40 et 60 % des déperditions de la maison à température de base1. Pour bénéficier des certificats d’économies d’énergie (CEE), le taux de couverture par la PAC (calculé pour le mode de régulation choisi), hors dispositif d’appoint, pour le chauffage du logement doit être supérieur ou égal à 70%.
Source : GRDF