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Bonbon : le bon goût vosgien

Le 08 avril 2016 par Jordane Rommevaux

Au sapin ou au miel, la pastille vosgienne est connue dans le monde entier, pour ses vertus comme pour son bon goût. Un marché de la confiserie que se partagent plusieurs sociétés implantées dans les Vosges, dont la CDHV qui fête ses 30 ans.

” Je ne bois pas, je ne fume pas, mais qu’est ce que je peux sucer comme suc des Vosges ! ” Tout le monde a encore en tête la célèbre publicité pour les bonbons La Vosgienne, incarnée à l’écran par Dominique Lavanant. 

De vosgien, ils n’ont que le nom, puisque les pastilles n’ont jamais été produites dans les Vosges, mais dans l’Aisne puis en Espagne et que l’entreprise appartient au groupe américain Mondelez International, anciennement Kraft Foods. 

Regrettable pour ce symbole de la gourmandise locale. Heureusement, depuis de nombreuses années, les confiseurs vosgiens produisent leurs propres bonbons, avec un savoir-faire ancestral du sucre cuit.

L’entreprise CDHV (Confiserie des Hautes-Vosges) est la plus connue d’entre toutes, et sa notoriété dépasse de loin les Vosges, puisqu’elle est la 5e entreprise la plus visitée de France, avec 200 000 visiteurs chaque année, qui réalisent leur pèlerinage gourmand sur les hauteurs de Plainfaing. 

Elle célèbre cette année ses 30 ans d’existence, produit plus de 300 tonnes de confiseries par an, soit dix fois plus qu’à sa création, grace à ses 26 salariés et dix apprentis. Son best-seller ? La brisure ! ” Elle provient des bonbons cassés et on la dilue dans l’eau chaude pour des infusions. Vendue en sachet de 250 grammes ou en dosette individuelle, aujourd’hui on fabrique spécialement les bonbons pour les broyer “, s’exclame Fabienne Picard, directrice générale. 

La CDHV propose aussi le célèbre bonbon à l’huile essentielle de sapin des Vosges, à l’eucalyptus, violette, bergamote… Plus de 35 variétés au total : ” Nous privilégions toujours la vente directe, qui représente 55 % de notre chiffre d’affaires, et le circuit court. Cela nous permet de ne pas être pieds et poings liés par la grande distribution comme c’est le cas dans l’agro-alimentaire  “, complète la directrice de l’entreprise artisanale et familiale. Les ingrédients sont tous français, et sans ajouts chimiques. ” Le sucre vient d’Erstein, le sirop de glucose de Marckolsheim, les arômes de Grasse et de région parisienne. “

“Privilégier des circuits courts”

Non loin de là, c’est un autre spécialiste de la gourmandise : la Confiserie Bressaude est aussi la star des touristes. Accueillant quelque 100 000 d’entre eux chaque année, venus découvrir les secrets de la fabrication de ces bonbons, dont le savoir-faire est détenu par cette maison depuis 1936.

À quelques kilomètres, la Confiserie Géromoise souffle quant à elle sa première bougie. Les deux frères Manuel et Justin Wexler, y développent un concept bio et local qui répond bien à la demande actuelle. 

” Nous avons nos propres ruches pour fournir le miel de sapin et le propolis ; nous réalisons nous-mêmes les extractions pour les gommes à partir de plantes achetées à la ferme du Bien-Être à Gérardmer. C’est unique en France. On s’adresse à une clientèle différente, des gens qui sont prêts à payer plus cher pour avoir du bio “, estime Justin Wexler.

Avec ses quatre salariés, et un cinquième en cours de recrutement, la jeune entreprise ne manque pas de projets : ” On développe un bonbon “gueule de bois” qui combine des plantes pour les lendemains de fêtes. ” 

En 2015, elle a produit 20 tonnes de bonbons durs, gommes et ” noursons ” gélifiés à base d’agar-agar. 40 000 visiteurs ont passé la porte de la boutique pour en découvrir la production. Elle distribue sa marque Vosges Essentia dans les chaînes de magasin bio à travers toute la France, comme Naturalia par exemple.

Implantée à Darney et Vittel, c’est à l’ouest des Vosges que Délivosges et ses dix salariés se sont installés. 45 000 visiteurs s’y sont déplacé l’an dernier pour découvrir notamment les bonbons à l’ancienne, aux saveurs de coquelicot, anis, violette, ou encore la pâte grise à base de suc de réglisse.

Bref, La Vosgienne a beau s’exiler en Espagne, les vrais bonbons vosgiens, c’est bien ici qu’il faut venir les croquer !

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