Cinéma : Ava de Léa Mysius (bande annonce)

Ava, 13 ans, s’apprête à profiter de ses vacances quand un rendez-vous chez l’ophtalmo va faire basculer la suite de son été : sa maladie progresse trop vite et, d’ici peu de temps, elle aura perdu la vue. D’abord effondrée, sa mère (Laure Calamy, très bien) tente de faire bonne figure. Perdue, Ava finit par voler le chien d’un gitan stigmatisé dans le village et parcourt les plages avec lui. Jusqu’à ce que le jeune homme la retrouve. Une étrange relation où se mêlent curiosité et indifférence feinte se noue entre les deux…
Fraîche émoulue de la Fémis, Léa Mysius réalise, avec Ava, son premier long-métrage (en co-signant en même temps le scénario du dernier Desplechin, bel exploit). Coup d’essai, coup de maître ? Ava surprend moins que Les Combattants de Thomas Calley (première réalisation aussi, même parcours de formation) qui semblait réaliser plan après plan une multitude de fantasmes de cinéma, passant d’un genre à un autre en dynamitant à peu près toutes les conventions établies. La comparaison n’est pas gratuite.
Ava lui ressemble beaucoup dans sa peinture fragile des sentiments de deux personnages catapultés dans un milieu hostile où s’impose, d’un côté comme de l’autre, la notion de survie. S’arc-boutant sur la perte de la vue de son héroïne pour pousser plus loin la découverte d’autres sens et mieux dépeindre les émotions (parfois contradictoires) qui l’assaillent.Le film s’autorise même une incursion dans le surréalisme au travers d’une scène de cauchemar qui illustre bien cette peur de l’inconnu.
Dommage que le long-métrage finissent par rentrer dans le rang. A un tournant du scénario, le film se fait plus sage, se pose dans un camp de gitans lors d’un mariage, et l’on a perdu le grain de folie du début. Tout du long, la jeune Noée Abita (dont c’est le premier rôle) brûle la pellicule. Habitée.
Un film de Léa Mysius, avec Laure Calamy, Noée Abita, Juan Cano,… 1h45. Sortie le 21 juin.
Bande annonce d’Ava :