Accueil > Sport > Rallye : la Vosgienne Manon Deliot de retour sur la scène internationale au Maroc

Rallye : la Vosgienne Manon Deliot de retour sur la scène internationale au Maroc

Le 24 avril 2025 par Adel Saoud
Manon Deliot s'envolera pour le Maroc ce vendredi
© Sebastian Dominguez

Ce dimanche, la copilote vosgienne Manon Deliot s’élancera sur les pistes désertiques du Rallye du Maroc, marquant ainsi son come-back à la compétition internationale. À 26 ans, la native d’Hennezel revient dans le baquet de droite avec l’envie intacte, suite à une année 2024 réussie.

Après un début de saison discret, marqué par un petit rallye dans le sud de la France en février — “pour me dégourdir un peu les jambes avec une copine” — Manon Deliot fait son grand retour en compétition hors de l’Hexagone, où elle avait obtenu des résultats probants l’an dernier. En août 2024, elle avait décroché le tout premier podium de sa carrière en Junior WRC lors du Rallye de Finlande, suivi d’un second en fin de saison. Une dynamique prometteuse interrompue en septembre, à la fin du championnat du monde. La saison s’était clôturée en Grèce, où elle avait disputé une dernière épreuve aux côtés du Belge Tom Rensonnet, avec qui elle formait jusque-là un duo solide. Ils ont, d’ailleurs, terminés 4e au classement du Championnat du Monde Junior. Leur collaboration a pris fin à ce moment-là : “Tom est reparti rouler en championnat de Belgique, et moi, je me suis déchiré un ligament à la cheville. C’était compliqué…” D’autant qu’entre-temps, l’Hennezeloise s’est vu confier de nouvelles responsabilités. En effet, elle a dû prendre la présidente nationale des Jeunes Républicains en novembre (elle en était déjà vice-présidente), en plus de son mandat de conseillère régionale du Grand Est. “Après quatre ans sans pause dans le rallye, j’ai levé un peu le pied. Il fallait faire des choix. Le rallye demande beaucoup de préparation, c’est beaucoup de pression, de déplacements… Et puis j’ai voulu attendre que ça me manque.”

Mais elle n’a jamais réellement quitté l’univers de la course. Elle a récemment lancé une entreprise pour coacher les jeunes qui débutent dans le sport automobile, en leur transmettant son expérience du rôle de copilote, du travail de préparation, de la gestion du stress, de la lecture de cartes ou encore de l’analyse des vidéos. “C’est une bonne façon de garder un pied dedans tout en aidant ceux qui démarrent. Avec mon expérience, du niveau régional à la scène mondiale, je suis là pour leur enseigner les grandes bases.”

Ce dimanche au Maroc, elle sera aux côtés d’un nouveau pilote, Arnaud Maheo. Ce sera leur toute première course ensemble. “Je prends l’avion vendredi matin depuis Paris, lui arrive samedi. Le rallye débute dès dimanche, donc on entre directement dans le vif du sujet.” Les deux n’ont pas pu effectuer de reconnaissance du parcours à cause d’agendas trop chargés ; ils devront donc s’appuyer sur des vidéos et des notes techniques pour aborder les 1 700 kilomètres du rallye, dont 400 de spéciales, répartis en 28 épreuves chronométrées sur six jours.

L’envie d’un retour durable en international est bien présent ! J’ai envie de faire les choses bien, et surtout de garder le plaisir !

Le challenge s’annonce relevé, notamment à cause des températures pouvant grimper jusqu’à 50 degrés dans l’habitacle, des risques de crevaison élevés, et de la poussière soulevée par les véhicules précédents, qui rendra la lecture du terrain difficile. “Ça me rappellera la Grèce et la Sardaigne l’an dernier, où il faisait chaud et où on avait eu beaucoup de crevaisons. Vous imaginez bien, pour une petite Vosgienne comme moi, avec la météo maussade qu’on a eue ces jours-ci, ça va être dur de gérer la chaleur. Et puis il va falloir réviser les bases, y compris le changement de roue !” plaisante-t-elle avant de poursuivre. “Il faudra faire preuve de rigueur tout en s’amusant, avec un bel esprit de compétition.”

Leur Peugeot 309 GTi est un clin d’œil à ses racines. “Certains auront des voitures plus puissantes, mais l’important c’est de se battre, de prendre du plaisir, et de faire du mieux qu’on peut avec les moyens qu’on a.” Soixante-trois équipages représentant onze nationalités seront au départ, et malgré les obstacles, Manon Deliot compte bien défendre ses chances. Elle n’a pas encore arrêté ses choix pour la suite de la saison, laissant la porte ouverte à une reprise en haut-niveau en 2026. “Pour cette année, je reprends doucement, en ménageant ma cheville. J’ai vécu 4 mois avec attelle, sans vraiment de repos vis-à-vis de mon mandat. L’envie d’un retour durable en international est bien présent ! J’ai envie de faire les choses bien, et surtout de garder le plaisir. Et comme j’aime le travail bien fait, on va essayer d’aller chercher la meilleure place possible.” Et décrocher un troisième podium international dans sa carrière ?

Menu
logo facebook logo instagram logo twitter logo linkedin